Cher monsieur, madame ou mademoiselle (qu’importe d’ailleurs)
Si vous êtes en train de me lire c’est que vous appartenez au service contentieux de la Ratp. Des lettres comme la mienne vous devez, je présume, en lire a longueur de journée. Pourtant une chose me distingue je pense : j’ai peu d’espoir que ma contestation aboutisse. Pourquoi prendre la peine de vous écrire et vous faire perdre votre temps alors ? Juste pour essayer de comprendre. Vous voici donc mon allié dans ma quête de sens. Quel sens ? Le bon simplement.
Détenteur d’un passe Navigo dûment chargé d’une carte Imagin’r je me rendais lundi après-midi à un rendez vous avec quelques amis. Le temps clément et la perspective d’un voyage à la campagne nous avait incités à nous retrouvé aux alentours du parc du Luxembourg pour planifier ce dernier. Mais qu’est-ce que cela peut vous faire, hein ? Patience j’y viens. Comme tout parisiens qui se respecte j’étais légèrement en retard un peu trop même. Me voici donc sur la ligne 4 de notre cher métropolitain en direction de la station Saint Germains des Près. Malheureusement absorbé par la lecture d’un bon polar1 j’ai tout simplement oublié de descendre. Me voici donc à la station Saint Sulpice face à un choix : me rendre à pied a la station précédente ou reprendre le métro dans l’autre sens. Pour ne pas éprouver trop la patience de mes amis je me décide pour la deuxième option. C’est là que tout se gâte !
Soit à cause de la configuration de la station, soit que je n’aie pas emprunté le bon couloir me voila obliger de passer la sorti pour repasser le tourniquet de l’autre coté qui, détail important, se trouve ici sur le quai.
Depuis l’escalier y menant j’ai donc pu voir que la rame était déjà là. N’écoutant que mon instinct j’ai alors sauté le tourniquet, avant de me faufiler derrière la jolie jeune fille qui me précédait, espérant ainsi gagner quelques secondes qui me permettraient de ne pas attendre la rame suivante. « C’est pas bien long de valider » me dirait-vous. Ce a quoi je vous répondrais que mon passe se trouvait alors dans mon sac à côté d’un pull, du fameux livre et de tout plein d’autres objets incongrus dont la liste n’a vraiment aucun intérêt. Bref la recherche aurait bien pu prendre un temps que je n’avais pas. Mais tous ces arguments ne servent à rien puisque finalement l’opération m’a fait perdre beaucoup de temps. En effet dès que j’ai atterris sur mes pieds j’ai vu un groupe de trois contrôleurs sur le quai. Sachant qu’ils m’avaient vu, eux aussi, je me suis alors présenté spontanément et leur montré ma carte en leurs expliquant les raisons de mon geste. Je n’imaginas pas un instant que j’allais devoir payer une amende ! Pourtant c’est bien de vingt cinq euros que j’ai du délester mon portefeuille ! Et la permettez-moi de m’interroger sur la pertinence de cette sanction.
Nous y voila ! Il s’agit donc quand même de contester une amende. Certes. Je n’ai pas dit que je ne le ferais pas mais simplement que j’avais bien peu d’espoir que cela aboutisse. Mon geste est bien une infraction. Alors pourquoi avoir perdu tant de temps à vous raconter des choses dont vous n’avez surement rien à faire. Juste pour que vous compreniez les raisons de mon geste et y trouviez, je l’espère, quelques circonstances atténuantes. Encore une fois je ne nie pas qu’il s’agisse d’une infraction. Mais quand même cela vaut-il réellement 25euros ? Me taper sur les doigts n’aurait il pas suffit ? J’avais sur moi mon abonnement en bonne et due forme et n’ai pas été agressif avec vos collègues.
Tout cela me laisse un gout amer. La Ratp appliquerait elle la tolérance zéro pour gagner plus ? N’y a-t-il aucune place pour la compréhension ?
C’est sur ces deux questions que nos chemins vont se séparer. Mais j’espère bien qu’il se recroiseront à l’occasion d’une réponse de votre part. Voila ce que j’attends: que vous me démontriez que j’ai tort de croire que mon amende est abusive (en voila un vilain mot !). Dans le cas contraire j’ai le secret espoir de voir mon compte re-crédité des vingt cinq euros qui lui ont été arraché.
Vous trouverez si joint une copie du reçu qui m’a été délivré lors du paiement.
T.
Ps : Ah mais j’ai oublié une partie de l’histoire. Sa fin en faite. Après que je me sois acquitté de l’amende. J’ai entendu un des collègues de l’agent qui traitait mon dossier lui dire en substance : « bon on va quand même aller voir se qui ce passe en haut. Il s’agirait d’un colis suspect. ». J’ai donc plus d’importance que la sécurité des voyageurs. Surprenant, n’est-ce pas. Dois-je en être flatté ?
1Cavalier seul de Tami Hoag chez Robert Laffont : facile à lire absorbant et passionnant donc idéal pour s’isoler de ses voisins dans les tumultes des transports. Je vous le recommande !
Si vous êtes en train de me lire c’est que vous appartenez au service contentieux de la Ratp. Des lettres comme la mienne vous devez, je présume, en lire a longueur de journée. Pourtant une chose me distingue je pense : j’ai peu d’espoir que ma contestation aboutisse. Pourquoi prendre la peine de vous écrire et vous faire perdre votre temps alors ? Juste pour essayer de comprendre. Vous voici donc mon allié dans ma quête de sens. Quel sens ? Le bon simplement.
Détenteur d’un passe Navigo dûment chargé d’une carte Imagin’r je me rendais lundi après-midi à un rendez vous avec quelques amis. Le temps clément et la perspective d’un voyage à la campagne nous avait incités à nous retrouvé aux alentours du parc du Luxembourg pour planifier ce dernier. Mais qu’est-ce que cela peut vous faire, hein ? Patience j’y viens. Comme tout parisiens qui se respecte j’étais légèrement en retard un peu trop même. Me voici donc sur la ligne 4 de notre cher métropolitain en direction de la station Saint Germains des Près. Malheureusement absorbé par la lecture d’un bon polar1 j’ai tout simplement oublié de descendre. Me voici donc à la station Saint Sulpice face à un choix : me rendre à pied a la station précédente ou reprendre le métro dans l’autre sens. Pour ne pas éprouver trop la patience de mes amis je me décide pour la deuxième option. C’est là que tout se gâte !
Soit à cause de la configuration de la station, soit que je n’aie pas emprunté le bon couloir me voila obliger de passer la sorti pour repasser le tourniquet de l’autre coté qui, détail important, se trouve ici sur le quai.
Depuis l’escalier y menant j’ai donc pu voir que la rame était déjà là. N’écoutant que mon instinct j’ai alors sauté le tourniquet, avant de me faufiler derrière la jolie jeune fille qui me précédait, espérant ainsi gagner quelques secondes qui me permettraient de ne pas attendre la rame suivante. « C’est pas bien long de valider » me dirait-vous. Ce a quoi je vous répondrais que mon passe se trouvait alors dans mon sac à côté d’un pull, du fameux livre et de tout plein d’autres objets incongrus dont la liste n’a vraiment aucun intérêt. Bref la recherche aurait bien pu prendre un temps que je n’avais pas. Mais tous ces arguments ne servent à rien puisque finalement l’opération m’a fait perdre beaucoup de temps. En effet dès que j’ai atterris sur mes pieds j’ai vu un groupe de trois contrôleurs sur le quai. Sachant qu’ils m’avaient vu, eux aussi, je me suis alors présenté spontanément et leur montré ma carte en leurs expliquant les raisons de mon geste. Je n’imaginas pas un instant que j’allais devoir payer une amende ! Pourtant c’est bien de vingt cinq euros que j’ai du délester mon portefeuille ! Et la permettez-moi de m’interroger sur la pertinence de cette sanction.
Nous y voila ! Il s’agit donc quand même de contester une amende. Certes. Je n’ai pas dit que je ne le ferais pas mais simplement que j’avais bien peu d’espoir que cela aboutisse. Mon geste est bien une infraction. Alors pourquoi avoir perdu tant de temps à vous raconter des choses dont vous n’avez surement rien à faire. Juste pour que vous compreniez les raisons de mon geste et y trouviez, je l’espère, quelques circonstances atténuantes. Encore une fois je ne nie pas qu’il s’agisse d’une infraction. Mais quand même cela vaut-il réellement 25euros ? Me taper sur les doigts n’aurait il pas suffit ? J’avais sur moi mon abonnement en bonne et due forme et n’ai pas été agressif avec vos collègues.
Tout cela me laisse un gout amer. La Ratp appliquerait elle la tolérance zéro pour gagner plus ? N’y a-t-il aucune place pour la compréhension ?
C’est sur ces deux questions que nos chemins vont se séparer. Mais j’espère bien qu’il se recroiseront à l’occasion d’une réponse de votre part. Voila ce que j’attends: que vous me démontriez que j’ai tort de croire que mon amende est abusive (en voila un vilain mot !). Dans le cas contraire j’ai le secret espoir de voir mon compte re-crédité des vingt cinq euros qui lui ont été arraché.
Vous trouverez si joint une copie du reçu qui m’a été délivré lors du paiement.
T.
Ps : Ah mais j’ai oublié une partie de l’histoire. Sa fin en faite. Après que je me sois acquitté de l’amende. J’ai entendu un des collègues de l’agent qui traitait mon dossier lui dire en substance : « bon on va quand même aller voir se qui ce passe en haut. Il s’agirait d’un colis suspect. ». J’ai donc plus d’importance que la sécurité des voyageurs. Surprenant, n’est-ce pas. Dois-je en être flatté ?
1Cavalier seul de Tami Hoag chez Robert Laffont : facile à lire absorbant et passionnant donc idéal pour s’isoler de ses voisins dans les tumultes des transports. Je vous le recommande !
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